Grande Citadelle de Monthoux

Les personnages symboliques

Les personnages symboliques sculptés dans la Grande Citadelle explicitent les grands mythes de ma psychologie, les archétypes que je crois importants dans un tel travail. Vous pourrez reconnaître les métamorphoses de l'esprit dont parle Nietzsche. Les habitants de la ville sont les habitants de mon esprit. Leurs sculptures représentent les grandes idées qui rendent possible une telle ville. Ils glorifient ce qui les rend possible, si bien que leur ville devient un témoignage de ce qu'il faut pour la créer. Pour bâtir une telle ville, il faut l'ermite, le porteur, la volonté, le fou, et bien d'autres éléments que les mots ne peuvent atteindre. Mais laissez-moi, du mieux que je le pourrai, vous mettre des mots sur ces choses.

L'ermite

Vous n'êtes que la somme des autres, en somme, vous n'êtes pas ! Les autres sont à travers vous. L'ermite est le symbole de celui qui s'isole physiquement, mais aussi mentalement. C'est la capacité d'avoir ses propres idées qui ne prennent pas racine dans la volonté des autres. C'est la capacité à donner de la valeur aux choses par soi-même. Cette capacité est à la base de l'élévation personnelle. Venir construire sans que personne ne me le demande ici, où je sais que je ne croiserai personne, nourrit l'ermite en moi.

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Les porteurs

Vous êtes pitoyablement faible, vous ne faites rien bouger, ni dans votre esprit, ni dans le monde. Les porteurs sont le symbole de la persévérance à la tâche, c'est le fait d'accumuler des charges ou des connaissances et de continuer d'en accumuler toujours, même les plus lourdes. C'est l'apprentissage des savoirs, que ce soit la philosophie, la biologie, la physique, les techniques en tout genre, et persévérer à vouloir en accumuler. C'est grâce à ce long travail d'accumulation que plus tard, le travail sera maîtrisé de manière intuitive. L'inconscient bien nourri resurgira et permettra au travail d'être puissant sans l'emploi de la raison ou de la technique, qui viennent entraver l'expression personnelle. Allez voir ma page sur l'art Mais pour le moment, il vous faut désirer la raison la plus tranchante, la charge la plus lourde ! Portez, portez !

Le combat

Vous êtes plus qu'une boîte qui se remplit, plus qu'un mulet. Voulez-vous vraiment n'être que la somme d'autres choses ? Alors cela suffit ! Lâchez ce fardeau ! Mais voilà que surgit l'énorme monstre, une bouche énorme remplie de dents pointues, de multiples longues pattes griffues. Il ne veut pas vous laisser partir, il vous dit doucement : 'Tu dois.' Si vous lui répondez 'Je veux', il vous redira d'une profonde voix gutturale : 'Tu dois !' Si vous insistez, il vous mangera! mais vous voulez !!! Alors hurlez : 'JE VEUX !' Le combat entre "je veux" et "tu dois" est le moment de rupture violente, c'est là que les autres attaquent votre volonté propre. Si vous n'avez pas suffisamment porté ou êtes trop attaché à vos charges, vous fuirez ce combat qui vous demandera la force de laisser tomber ces charges qui sont à présent en vous. Mais si vous vous battez et hurlez "je veux", la porte vers un monde dangereux s'ouvre à vous. Les autres chercheront à vous broyer, ils vous critiqueront mépriseront, vous vous isolerez, et ils vous isoleront. Si vous n'avez pas l'ermite en vous, vous reviendrez bien vite sur vos pas pour bêler avec le troupeau : "je dois... je dois...". Méfiez-vous, car le monstre prend bien souvent des formes moins reconnaissables, il n'a pas toujours à montrer les dents. Il se contente souvent de formes très fantomatiques, se diffuse partout dans l'esprit des gens, et surtout, il s'est insinué en vous de telle manière que même seul, vous lui soyez soumis. Il est déjà en vous l'ermite seul ne peut pas vous en protéger vous devez hurler ! JE VEUX!!!

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Les pointes

Vous pouvez combattre le monstre en vous, mais le monstre dans l'esprit des autres, Non! Fuyez! Fuyez ! Ne restez pas là, grimpez vite ! Plus haut ! Plus haut ! Sinon, à portée des autres, ils vous réduiront en pièces. Mais plus haut, leurs griffes vous atteindront avec moins de force, jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus du tout vous atteindre. Montez le chemin escarpé , et vous voilà bientôt là où personne n'est jamais allé, le bruit des insectes joyeux au soleil, qui se cachent bien vite lorsque le vent froid arrive... Car là-haut, privé du confortable matelas que vous fournissait le troupeau, tout vent devient plus glacial. tout danger plus pointu, toute odeur plus profonde, et toute joie plus grande.

les déchus

La raison n'est plus rien, vous voilà libre de monter. Vous apercevrez les cadavres de ceux qui sont tombés de plus haut, Chutent comme des comètes tombant du ciel, dans leur chute ils nous montrent encore la hauteur ! glorifiez-les, car dans leur folie, eux aussi ont franchi le pas ! C'est le risque que j'ai pris en construisant plus haut, le risque de m'empaler moi-même sur ma propre tour devenue déraisonnable.

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le fou

Monter au plus haut comme un fou, comme un enfant ! Le chien, dont la fidélité dépasse toute raison, sera le dernier à vous accompagner. Mais pas d'inquiétude à présent, vous avez le monde. Toutes les pierres, tous les ruisseaux, toutes les feuilles vous accompagnent ! Avec lui, sautez de falaise en falaise, courez après les graines dans le vent, tournez en ronde avec votre ami le soleil, dormez avec votre amour la lune. Le fou, c'est celui qui a un lien direct avec tout. Le plus instable, le plus libre, en lui, toute idée, au stade de braise, peut prendre feu et devenir incendie! Une comète qui monte joyeusement plus haut.